Les néoruraux de la belle province

      

Louis Roy, Sylvain Paquette et Gérald Domon ont écrit « La campagne des néoruraux », Recherches sociographiques, dont voici le résumé par Marie-Pierre Bourdages-Sylvain :

La campagne présente aujourd’hui un nouveau visage, dont celui de lieu de récréation qui courtise de plus en plus de citadins. Les agriculteurs du Québec doivent désormais partager la campagne avec d’autres individus venus s’y installer et en faisant un usage différent. L’arrivée de nouveaux citoyens a des effets positifs, notamment en matière de développement durable, puisqu’elle stimule l’économie régionale. Pour une meilleure compréhension du phénomène de la néoruralité, les auteurs ont étudié les facteurs de migration des néoruraux, autant les aspects du monde rural qui les attirent que la façon dont ils utilisent leur nouvel environnement.

      

L’étude a été menée dans la municipalité de Havelock qui présente un dynamisme comparable à celui des municipalités du sud du Québec. L’approche privilégiée, soit l’analyse biographique, a permis d’interroger 20 nouveaux résidents propriétaires sur leur trajectoire individuelle et sur les motifs qui les ont amenés à s’y installer. Dans l’ensemble, ces néoruraux n’étaient pas insatisfaits de vivre en ville, mais ils cherchaient à modifier certains aspects de leur quotidien. Leurs motivations étaient principalement centrées sur la volonté de bénéficier d’un plus grand espace de vie, de se rapprocher de la nature et de concrétiser certains projets. La majorité des répondants ont donc choisi de s’installer dans les rangs plutôt que dans le village afin de profiter de la faible densité démographique, de la présence de la verdure et de la possibilité d’avoir une ferme ou des animaux.

      

Les auteurs affirment que les néoruraux constituent une population hétérogène qui partage toutefois des motivations communes, axées principalement autour des notions d’isolement, de maîtrise de l’environnement et de détente. S’ils ont décidé de quitter l’espace urbain, c’est principalement en raison de l’attrait qu'ils ont pour la campagne et non parce qu’ils rejettent la ville.